Gym la Coudre
Pour être forts, soyons unis

Anecdotes

La liste des présences du moniteur

C'est bien connu, le moniteur est tenu de remplir scrupuleusement et à chaque leçon son carnet des présences. De tout temps, on leur promettait les pires tracas avec les assurances en cas d'accident si le registre n'était pas tenu à jour. Pourtant, personne ne se souvient d'avoir vu un jour débarquer un expert diligenté par une compagnie d'assurance pour fourrer son nez dans les listes de présence de nos différents groupes.

Par la suite, on distribua une petite cuillère en argent à l'effigie de la SFG, aux pupillettes et pupilles (c'est ainsi qu'on appelait les jeunesses filles et les jeunes gymnastes) qui durant l'année écoulée n'avaient pas manqué plus de 3 entraînements. On se souvient à cet effet, que les revendications houleuses de certaines familles, dont les enfants ne s'étaient pas montrés suffisamment réguliers pour pouvoir prétendre à la petite cuillère, avaient conduit les monitrices et moniteurs à distribuer très largement cette récompense aux jeunes inscrits dans leur groupe, même aux moins réguliers. Vidée ainsi de sa substance initiale, cette tradition finit par trouver son abolition dans les années 80.

Finalement, ce sont les subventions J+S (Jeunesse et sport), par la distribution de leur manne financière aux seuls monitrices et moniteurs qui sauront prouver la participation régulière de leurs gymnastes en âge J+S, qui justifieront le mieux la tenue des listes de présences.

De nos jours, ce seraient plutôt les échéances compétitives qui interdisent l'absentéisme aux gymnastes, en particulier quand ceux et celles-ci se présentent à des concours de section. Il n'en demeure pas moins que les moniteurs, en bons bergers, se voient souvent contraints à envoyer des courriels à leurs brebis pour maintenir haute la tension engendrée par les concours qui approchent et ainsi rappeler les gymnastes à la régularité indispensable pour obtenir les résultats convoités.

Qu'en est-il alors de l'effectif général de la société ? Nous l'avons vu, la liste du premier jour comptait 5 noms et dès 1922, l'effectif était déjà suffisant pour permettre la participation à des concours. Anéanti durant 7 ans, entre 1925 et 1933 ainsi que durant la guerre, l'effectif connaîtra des hauts et des bas, tout en croissant indéniablement au rythme des créations de nouvelles sections et de nouveaux groupes, pour atteindre l'impressionnant chiffre de 350 membres à l'ouverture de ce site Internet, en l'an 2010.

Si nous devons ce succès d'affluence de notre société en premier lieu à nos fondateurs, il ne faudrait pas oublier celles et ceux, gymnastes ou moniteurs, qui tout au long de leur appartenance à la Gym La Coudre, en ont fait la promotion, ont recruté des connaissances et amis et, en particulier ceux qui ont parfois "sauvé" l'existence même de notre société. Je pense à ce gymnaste qui, à la fin des années 70, a continué durant au moins trois mois à se rendre chaque semaine à l'entraînement, alors qu'il était le seul membre Gym-homme restant, simplement pour ne pas laisser mourir la société qui lui était chère et pour éviter que les heures de salle ne soient perdues pour ce groupe. En 1973 aussi, la section des actifs n'a compté plus que deux membres pendant quelques semaines. Ces deux valeureux gymnastes méritent eux aussi la gratitude d'un groupe aujourd'hui florissant.

 

Le cinquantenaire

L'organisation d'une très grande fête villageoise, prévue pour le week-end des 31 août, 1er et 2 septembre 1979, fut décidée en assemblée des sociétés locales de La Coudre pour la commémoration du 50ème anniversaire de la fusion des communes de Neuchâtel et de La Coudre. La société de gym présentant le plus grand nombre de forces vives prit assez naturellement le leadership de cette organisation.

On fit imprimer une plaquette relatant l'histoire, les espoirs et les affres qui conduisirent à cette fusion, on mit en scène une comédie musicale jouée sur la scène de Ste-Hélène, on reçut une séance hors-cadre du Conseil général de Neuchâtel, le samedi matin sous le préau du collège du Crêt-du-Chêne, on organisa une courses à pied populaire pour petits et grands, on installa une grande tente du type halle de fête sur le terrain de St-Hélène, on fit frapper une médaille commémorative, on imprima des verres à vin, on invita des orchestres, on monta stand culturels tant que des guinguettes et on fit griller un bouf entier sur la place pour rassasier tous les fêtards de La Coudre et des environs.

La fête fut simplement somptueuse, pour ne pas dire impériale, et ne laissa que de bons souvenirs, ou presque, puisque dès le lundi venu, les membres du comité d'organisation durent se rendre à l'évidence : Malgré la participation d'une foule impressionnante, les très nombreux investissements consentis pour que la fête soit plus belle, ne pourraient pas être couverts par les recettes. Le prix de location de la tente semblait bien cher d'un coup de même que les cachets des musiciens. Il restait beaucoup de plaquettes invendues et aussi une grande partie du bouf. On ne tarda pas, comme c'est souvent le cas dans des situations similaires, à montrer du doigt la société de gym qui avait, avec dévouement, mouillé ses maillots dans cette organisation. Le comité de la gym décida bien de racheter toutes les plaquettes en surnombre, mais les restes du bouf, personne ne les a rachetés.

 

Il est des nôtres !

C'est bien de cet entraîneur, conseiller et préparateur physique, qui après avoir battu par 5 fois le record suisse du lancer du poids et une fois celui du disque, a conduit nombre de sportifs individuels ou d'équipes à des performances mondiales, dont nous voulons parler ici. Il a effectivement fait ses classes sportives à la SFG La Coudre, avant de rejoindre, tout en restant membre chez nous, une formation d'athlétisme qui lui permettra de réaliser sa belle carrière sportive. Depuis qu'il a déposé son boulet, devenu entraîneur, il a préparé et accompagné un triple champion du monde du lancer du poids, un quadruple champion olympique de saut à ski, une équipe championne suisse de football, une équipe nationale européenne de basket-ball vice-championne olympique, un équipage vainqueur de la coupe de l'America et cette liste est bien loin d'être exhaustive. Reconnu dans tous les milieux comme étant une sommité mondiale du sport, il a reçu la distinction d'«Entraîneur de l'année», en 1985, par l'Association des entraîneurs d'élite de l'Association olympique suisse.

Saviez-vous également qu'il a pulvérisé l'un de ses records suisses du poids lors d'un concours interne de la gym de La Coudre ? Cela s'est passé sur le terrain de la plaine du Mail et avait offert son lot de belles émotions aux gymnastes présents ce jour-là.

 

Heurts, fâcheries et autres crêpages de chignons

A la lumière que nous donne la lecture des documents archivés, on constate avec plaisir que c'est bien de la franche camaraderie qui a présidé à la majeure partie de l'ambiance vécue durant les 9 dernières décennies d'activités gymniques à La Coudre. En ce qui concerne la conduite de la société, les débats qui ont toujours été nourris, se sont parfois même montrés énergiques, mais sont toujours restés estampillés de courtoisie et de bonne volonté dans la conduite des intérêts de notre société. Mais personne ne nous croirait si nous venions à prétendre qu'il n'y aurait jamais eu de conflit au sein de notre société, de clash voire même de véritables moments de crise.

Fâcheries vers, ou venant de l'extérieur

C'est bel et bien suite à un différend que notre société claque la porte de l'UGVN en 1967. Aucunement rancunière, elle demandera avec succès sa réadmission en 1971, mais on se souviendra tout de même que les relations entre cette union et notre société ont souvent été tendues, et que sa dissolution n'a pas été combattue par nos délégués. Au contraire, les représentants de La Coudre, dont était votre serviteur, étaient même les seuls à s'opposer à la décision finalement prise, de maintenir artificiellement en vie durant une année cette union pourtant cliniquement morte, avec pour seul objectif de pouvoir en fêter le centenaire en 1995. La fête ne fut d'ailleurs pas très belle.

La Course Annuelle de la société du 30 mai 1948 au lac de Champex, nous fournit également une anecdote de laquelle on sourit volontiers aujourd'hui, mais qui fut prise avec tout le sérieux qu'elle exigeait en ce temps. En effet, la durée deux heures de marche environ, le reste ayant certainement été passé au bistrot, entraîna le 23 juin 1949 la réception par la société d'une lettre du comité central de la SFG lui reprochant la trop courte durée de l'effort sportif de cette sortie, arguant que cela ne respectait pas le temps de marche minimum de 5 heures prescrit par les statuts fédéraux. La société dut faire amende honorable à l'occasion de la sortie de l'année suivante.

Des pas dans la nuit

On ne compte plus les couples qui se sont fait et défait au sein de la gym, en induisant à chaque fois son lot de frustrations et autres "tirages de gueule". Certaines de ses gueules pouvaient même s'allonger plus ostensiblement quand l'être aimé avait déposé les plaques pour aller simplement rejoindre un ou une autre membre de la société. Heureusement, la camaraderie finit souvent par l'emporter sur la rancour à l'issue de ces péripéties. Mais cette camaraderie trouva tout de même ses limites quand une poignée de gymnastes, profitant de l'absence militaire de l'un des leurs, en sortant de la verrée d'après entraînement, préférèrent grimper par la fenêtre pour effectuer quelques visites nocturnes à l'épouse de ce dernier, plutôt que de rentrer sagement chez eux. On retiendra qu'il ne le leur pardonnera pas et qu'il préférera démissionner de la société.

Argent, ah l'argent, sacré pognon !!

On le sait bien, en matière de bringues, neuf fois sur dix, c'est une histoire de pognon qui en est à l'origine, en cela, la gym de La Coudre n'a certainement rien inventé et nous nous garderons bien de donner ici une liste d'exemples qui ne saurait être ni exhaustive, ni même représentative. Au fait, de quelle nature pouvait bien être la mésentente qui conduisit à la dissolution de L'Union des SFG La Coudre en 1977, après 9 ans d'existence ? Tiens, pourquoi juste après la fête fédérale d'Aarau de 1973, ne restait-il plus que deux membres chez les actifs ?

Les « grognasses »

C'est encore une histoire de fric qui a amené à l'anecdote cocasse que voici. On sait l'égalité homme-femme toujours en attente de réalisation aujourd'hui, bien qu'à l'intérieur de la gym de La Coudre, au moins, la discrimination sexuelle semble appartenir au passé. Et justement, cette histoire nous rappelle que les bénéfices des manifestations organisées par La Coudre connaissaient en son temps de bien drôles de clés de répartition. En effet, il fut un temps où la Féminine n'avait droit qu'aux cacahouètes des profits réalisés, les deux sections masculines se partageant le gros du morceau, alors que, pour ne prendre l'exemple que de la soirée annuelle, les filles de tout âge en occupaient plus de la moitié du programme ! Le président de la féminine réclama bien, lors d'une séance du comité de la soirée que l'on passât à un partage d'au moins 1/3 à chacune des sections. C'est alors qu'il dû entendre que « les grognasses de La Coudre n'avait de toute façon rien à revendiquer ». Son sang n'en fit qu'un tour et il leur déclara « puisque c'est comme ça, les grognasses en question ne participeront pas à la soirée !!». Et toc.

On attendra jusqu'en 1994 pour voir une nouvelle section manifester son mécontentement en refusant de participer à la soirée annuelle. Mais cette fois-ci il s'agissait de la section Gym-Hommes qui manqua ainsi sa première participation à une soirée annuelle de son histoire. Pour une fois, le fric n'avait rien à faire dans ce différend.

Conciergerie

Bien des conflits trouvèrent aussi leur origine dans les relations parfois difficiles avec la conciergerie de l'une de nos salles de gymnastique. En effet, si l'une des salles était placée sous la responsabilité d'un concierge consciencieux, courtois et soignant l'entregent jusqu'à devenir un réel ami de la société, il n'en était pas de même pour l'autre salle dont les agissements du concierge étaient souvent discutables. Les temps ont heureusement changé.

 

A la saison des belles moissons, de titres et autres gloires

L'histoire de la gym de La Coudre est jalonnée de bien des succès, obtenus lors des divers championnats, fêtes et autres concours auxquels ont participé ses groupes, voire ses gymnastes individuels. Il ne sera donc pas possible dans cette chronique de relater tous les hauts-faits de nos vaillants gymnastes et le rédacteur tient à présenter ses excuses préventives aux malheureux champions qui ne seraient pas cités ici, bien que, incontestablement, ils ou elles le mériteraient.

Relevons donc qu'en.

1958,
la section de La Coudre termine première de sa catégorie, avec un total de 143.08 points, lors de la fête cantonale à Colombier. L'exercice aux barres parallèles se composait de 4 degrés sur 6 paires de barres, soit un total de 24 gymnastes !

1977,
une jeune coudrière de 11 ans devient championne suisse artistique (ex aequo) au test 5 à Möhlin. Elle obtient quatre fois la note 9.00 !

1986,
les actifs terminent troisième du championnat romand de gymnastique de section à Jussy, aux barres parallèles

1991,
le groupe JG finit deuxième aux barres parallèles de la coupe Romande de Jeunesse à Montreux

1996,
lors de la Fête fédérale à Berne à laquelle plus de 100 gymnastes de la société participeront, les JG obtiennent un historique 9.90 aux barres parallèles

1998,
le groupe JG devient champion romand aux barres parallèles lors de la coupe romande de jeunesse à Sion, alors que les moyennes pupillettes obtiennent un deuxième rang en gymnastique sans engin à main

2000,
le groupe JG confirmera sa valeur romande en devenant en emportant le championnat romand jeunesse à Neuchâtel, cette fois-ci aux anneaux balançants

2005,
lors de la Fête Romande de gymnastique à Düdingen, avec une participation de près de 90 gymnastes coudriers, le groupe Actives/Dames obtient la troisième place de leur catégorie en gymnastique et les Actifs obtiennent une note de 9.14 au Saut

2008,
la Jeunesse Fille III devient championne romande en emportant le concours en gymnastique du Championnat Romand Jeunesse à Lausanne

2009,
la Jeunesse Fille II termine elle-aussi au premier rang du Championnat Romand Jeunesse à Neuchâtel

 

Saviez-vous que ?

- Dans notre société, de véritables inconduites étaient érigées en presque coutume ? Cela se passe en particulier quand ses membres descendent à pied de Chaumont, après des soirées habituellement bien arrosées. Ainsi, depuis qu'en 1986 l'un des gymnastes remarqua que l'on pouvait éteindre les réverbères des chemins des Prises, des Rouillères et de la rue de la Vy d'Etra par un simple coup de pied, chaque passage nocturne de ce groupe plonge inexorablement ce quartier dans une pénombre inquiétante. En fait, les lampadaires ainsi obscurcis et muni d'une sécurité, se rallument automatiquement après quelques minutes.

- Le restaurant du Vieux-Toit proposait sa fondue au fromage pour clients très affamés ? La dose normale devait vous mettre sur le flanc et il était prévu un supplément pour les récalcitrants. C'est ainsi que ces messieurs de La Coudre s'y installèrent pour déguster leur repas de décembre, attentifs aux commentaires du serveur qui en vantait le caractère gargantuesque. La fondue était bonne, mais suffisamment frugale pour justifier un supplément par personne. Les caquelons ainsi vidés, la faim conduisit nos valeureux gymnastes à commander de nouvelles portions. « Vous voulez dire de nouveaux suppléments ? » demanda le serveur, mais les convives confirmèrent que c'est bien des fondues entières qu'ils souhaitaient. On vit parfois le serveur guigner par la porte, cherchant à comprendre le secret d'un tel appétit. Mais lorsque le groupe commanda les suppléments à cette seconde fondue, on vit carrément la patronne accompagner le serveur, curieuse qu'elle était de savoir ce que ces gens pouvait bien faire de sa fondue. Et elle fut aussi mangée. (la fondue, pas la patronne !) D'ailleurs, de manière générale, la conduite des gymnastes coudriers dans les restaurants chaumonniers, n'avait rien de comparable à ce qui se passe à la table de la souveraine d'Angleterre.

- A l'aide d'autres breuvages, des tickets de bistrots, des plantes qui le décorent et même du contenu d'un cendrier, on pouvait rendre une grande bière parfaitement imbuvable ? Et bien détrompez-vous, car une telle bière entraîna l'improvisation d'un jeu inattendu au Buffet du Funiculaire. Il s'agissait de la faire tourner parmi tous les convives et l'avant-dernier gymnaste qui y tremperait le bout de ses lèvres, comme le faisaient d'ailleurs tous avec aucune conviction, paierait la totalité de l'addition. Grands regrets pour l'un des nôtres qui se trouvait assis juste avant le seul gymnaste au monde que rien n'a jamais réussi à dégoûter. En effet, prenant son élan, il vida d'un coup sec cet affreux mélange, y compris les mégots, le papier et la terre de la plante !

- Certaines grilles permettent l'accès à des passages sous terrains qui mènent directement à des caves contenant quelques bouteilles de vin ? Deux gymnastes avaient déjà découvert ces passages durant leur enfance. Ils n'ont pas manqué de le faire savoir à leur copains.

- Le loto d'autrefois était organisé par les trois sections de gym de La Coudre en collaboration avec le chour des hommes ? Si ce dernier n'a pas souvent apporté de réelles satisfactions, au moins il mettait un peu (jamais beaucoup) de beurre dans les épinards. Lorsque le bouclement des comptes d'une édition des années septante révéla un bénéfice de Fr. 0.20, plutôt que de partager cette somme entre les quatre sociétés qui avaient organisé et fourni toute la main d'ouvre de ce loto, une procession solennelle fut organisée avec tous les représentants pour aller déposer cette pièce de 20 cts dans . une grille d'égouts.